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Un conseiller financier aide une femme âgée à gérer ses finances
Canada
Finances personnelles

Jamais trop tard pour se doter d’un plan financier

S’il est préférable de commencer tôt, on peut profiter d’un exercice de planification financière à toutes les étapes de vie.

Un conseiller financier aide une femme âgée à gérer ses financesCherchez un planificateur financier qui vous comprend, partage votre vision, communique bien et possède les titres professionnels appropriés. (Getty Images/Marko Geber)

Si planifier son avenir financier peut paraître difficile en temps normal, les choses ne se sont pas améliorées depuis l’arrivée de la pandémie. Une étude a montré, par exemple, que 39 % des Canadiens qui avaient profité d’une aide du gouvernement n’avaient pas dressé de plan pour se réorganiser une fois que les prestations cesseraient.

En période d’incertitude, il est pourtant plus sensé que jamais de revoir ses objectifs et de s’assurer de disposer d’un fonds d’urgence. Et la planification financière personnelle peut s’avérer essentielle. « Un plan financier fournit une assez bonne réponse à la question : “Est-ce que ça va bien aller?” », résume Stan Tepner, CPA, gestionnaire de portefeuille pour CIBC Wood Gundy.

QU’EST-CE QU’UN PLAN FINANCIER?

Un plan financier est un peu comme une feuille de route, illustre le CPA Aurèle Courcelles, vice-président adjoint, planification fiscale et successorale, IG Gestion de patrimoine. « Il vous indique comment vous rendre là où vous voulez être demain à partir de l’endroit où vous êtes aujourd’hui. »

Outre la gestion des liquidités, un plan peut aborder la réflexion sur les risques, la planification de la retraite, la planification successorale, la planification fiscale et la planification des placements, ajoute M. Courcelles. « La planification fiscale, en particulier, touche tous les autres éléments d’un plan financier. »

Voici comment entamer la préparation d’un plan financier, avec les conseils de CPA expérimentés.

1. ÉVALUEZ VOS CHOIX

Il existe différentes méthodes pour établir un plan financier :

  • Vous pouvez consulter un planificateur rémunéré à l’acte et payer à l’heure ou selon un tarif forfaitaire (généralement de 1 000 $ à 5 000 $, ou plus dans certains cas).
  • Vous pouvez demander à votre conseiller de préparer un plan dans le cadre de ses services de gestion de placement. Il existe au moins trois modèles d’honoraires : certains conseillers facturent leurs services selon un pourcentage des actifs sous gestion. D’autres touchent une commission sur la vente d’un produit ou sur une opération (comme les opérations boursières). D’autres, enfin, facturent leurs services selon une combinaison de frais, de pourcentage de l’actif sous gestion et de commission.

Les plans eux-mêmes peuvent varier énormément en complexité, selon le conseiller ou l’institution financière – banque, cabinet de gestion de patrimoine ou autre – que vous consultez. [Pour vous orienter, voir l’encadré Questions pour votre conseiller en placement.]

2. FOURNISSEZ LES BONS RENSEIGNEMENTS

Lors de la première rencontre, votre planificateur vous posera de nombreuses questions, souvent sous la forme d’un questionnaire dont le nombre de pages varie selon l’institution. (Celui de CIBC Woody Gundy fait 15 pages, nous dit M. Tepner.)

Le questionnaire comprend des questions générales, comme votre âge et le nombre d’enfants à charge, et des questions plus spécifiques, sur vos sources de revenus actuelles et futures, vos pensions, votre assurance vie, vos biens immobiliers, etc. Il comprend aussi des questions plus ouvertes, comme « Qu’est-ce qui vous empêche de dormir la nuit? », ajoute M. Tepner.

3. CONSULTEZ LES PROJECTIONS

Une fois les informations recueillies, il faut maintenant, dit M. Tepner, « tout entrer dans le logiciel de planification et voir ce qu’il dit ». Si, par exemple, vous souhaitez dépenser un certain montant par an après impôt, le logiciel peut vous aider à déterminer si vous êtes sur la bonne voie.

Les projections reposent naturellement sur certaines hypothèses, comme l’épargne que vous accumulerez, l’évolution des taux d’inflation et d’imposition, le rendement de vos placements, et ainsi de suite. 

À partir de cette première projection, le planificateur peut simuler divers scénarios hypothétiques, explique M. Tepner. « Qu’arrivera-t-il, par exemple, si vous travaillez quatre ans de plus? Ou si vous réduisez vos dépenses de 10 %? Même une modeste augmentation de votre épargne peut avoir un impact important sur les revenus générés par votre patrimoine avec le temps. » 

4. N’OUBLIEZ PAS L’IMPÔT, LES ASSURANCES ET LE RESTE

Comme le souligne le CPA Larry Short, gestionnaire de portefeuille et conseiller principal en placement chez Short Financial, iA Gestion privée de patrimoine, les calculs ne sont qu’une partie de la démarche. Selon le type de planificateur que vous consultez, celui-ci pourrait également examiner vos polices d’assurance, votre avoir sous forme de fiducie, le cas échéant, et bien d’autres aspects. 

Le cabinet de M. Short, par exemple, propose des solutions de gestion de portefeuille et de patrimoine sur mesure à des clients fortunés. Après une série de réunions de planification approfondies, le cabinet remet au client un dossier contenant son plan, son testament, ses procurations, les renseignements sur ses comptes bancaires et d’autres documents importants. « Nous lui disons : “Voici ce que vous devez fournir à votre famille s’il vous arrive quelque chose” », explique M. Short. 

En tant que gestionnaires de portefeuille, Larry Short et Stan Tepner peuvent créer des plans financiers harmonisés au portefeuille de placement du client. Et en tant que CPA, ils peuvent offrir des orientations en matière de planification fiscale, ou faire appel à d’autres professionnels, comme des avocats.

5. RÉVISEZ VOTRE PLAN PÉRIODIQUEMENT 

Un plan financier est un document évolutif appelé à être modifié au fil du temps, souligne M. Courcelles. « On ne peut pas s’attendre à ce que le plan qu’on reçoit aujourd’hui reste le même toute la vie. Il doit évoluer et faire l’objet d’un suivi. » 

Mais il n’y a pas de règle générale pour ce qui est de la fréquence de ce suivi, confie M. Courcelles. « Je conseille à mes clients de revoir leur plan tous les ans ou tous les deux ans, et chaque fois que survient un événement de vie. »

6. LANCEZ-VOUS 

Si vous n’avez jamais fait de plan financier, il n’est pas trop tard, même si vous avez déjà un certain âge. « L’exercice peut être plus difficile et vous demander plus de sacrifices et d’efforts, mais vous pouvez le faire, insiste M. Courcelles. Et plus tôt vous commencerez, mieux ce sera. »

M. Courcelles recommande de profiter de l’interruption des activités courantes provoquée par la COVID pour en apprendre le plus possible sur le sujet. « Analysez les éléments d’un plan financier et renseignez-vous sur la préparation d’un budget, la gestion des finances, les placements et l’impôt. Ainsi, lorsque vous parlerez à votre conseiller, vous pourrez avoir une discussion plus éclairée. Et vous pourrez compter sur vous-même tout autant que sur votre planificateur. »

ÉVITEZ LE STRESS ET PLANIFIEZ VOTRE AVENIR

CPA Canada propose une multitude de ressources pour vous aider à maîtriser vos finances, dont un balado et un webinaire dans lequel Aurèle Courcelles discute des différents aspects de la planification financière.

Vous pensez qu’il est trop tard pour commencer à épargner en vue de la retraite? Détrompez-vous. Vous trouverez de bons conseils dans l’ouvrage Retraite en vue : Guide du retardataire


QUESTIONS POUR VOTRE CONSEILLER EN PLACEMENT

Quelles sont vos compétences? Votre titre est-il régi par une organisation? Quelle est votre expérience?

Quels services offrez-vous, et à quelle fréquence nous rencontrerons-nous?

Êtes-vous autorisé à vendre des actions, des obligations, des fonds négociés en Bourse et des fonds communs de placement? (Si le conseiller n’est autorisé à vendre que des parts de fonds communs de placement, ce sont des fonds communs de placement qu’il vous offrira. Même chose pour les assurances et les actions.)

Serez-vous la seule personne qui travaillera avec moi?

Comment êtes-vous rémunéré pour vos services? Quels frais me seront facturés?

Avez-vous un quota de vente à respecter? Aurez-vous droit à une prime en ouvrant mon compte?

Est-ce que vous intervenez comme fiduciaire indépendant ou bien comme représentant qui commercialise des produits et services? (C’est une question prioritaire, au second rang des préoccupations à soulever.)

Pourriez-vous me fournir ces réponses par écrit, dans un langage simple, sur le papier à en-tête de votre organisation? (Il ne s’agit pas de demander une brochure, mais bien une réponse personnalisée. C’est une question prioritaire, au premier rang des préoccupations à soulever.)

* Source : Larry Short, CPA.